Carthagène
On nous avait cru disparus?! nous n’étions plus sur les écrans radar ?! « Anne-Laure, ton SPOT ne marche plus ! » C’est normal, nous nous sommes accordé une petite pause.
Et le lieu choisi pour ce break fut Carthagène. Pas Cartegana de Indias, notre destination de rêve, mais pas loin! Au Sud de l'Espagne.
Il faut dire que notre arrivée ne laissait présager que du bon. D’abord un accueil tonitruant de Rostan et Sawsen, deux enfants du bateau Amjad trop heureux de voir des copains du même âge arriver. Et une heure après nous, un bateau bleu turquoise qui fait son approche - il me dit quelque chose ce bateau…. On les aide à s’amarrer, c’est L’Oiseau de Passage, un des bateaux du festival itinérant à la voile, Festina Lente, dont on suivait le périple. (cf l'article Festina Lente)
Julie, Coline, Guillaume Les enfants sur L'Oiseau de passage Notre Nasser national
Carthagène donc. C’est une des plus grosses bases navales d’Espagne, ville natale d’Isaac Peral, l’inventeur du sous-marin en 1888. Pour l’anecdote, il a construit son sous-marin, il l’a testé, mais personne n’a jugé cette invention bien utile, et son sous-marin est resté au hangar. Ce n’est que post-mortem que tous les hommages lui ont été rendus.
On a entendu aussi que Carthagène avait donné 4 saints : Saints Léandre, Florentine, Isidore et Fulgence (tous frères et sœur).
C’est surtout une ville très très ancienne, zone utilisée par les Phéniciens pour le commerce d'ivoire d'Afrique depuis au moins le VI° siècle av JC, puis occupée par les Romains, qui en firent une capitale navale pour leur conquête du royaume vandale en Afrique.
On a donc pu varier des maths et du français avec quelques « sorties de classe » plus entraînantes que les bouquins. Un théâtre romain, dont Maxime a testé l’acoustique avec une crise d’hystérie « maman, prends moi en photo » pour le plus grand bonheur des touristes sur les lieux, qui eux, l’ont pris en photo !
Un musée naval avec des maquettes extraordinaires de tous les bateaux de la Marine Espagnole, et, à ne pas rater, le fameux premier sous-marin.
Un musée archéologique très ludique où l’on découvre les différentes époques de Carthagène au travers des vestiges trouvés au fond de l’eau.
Et une expo sur l’eau qui a permis de confirmer les règles du bord sur la prévention du gaspillage.
Je commençais à me sentir chez moi ; j’avais trouvé mon petit primeur avec ses ‘frutas saborosas’, mon petit supermarché-à -prix-familles-nombreuses, ma petite cave à vin… Il y avait même ce parc à jeux d’enfants qu’ils avaient eu la bonne idée d’installer juste à côté d’une terrasse de café.
La journée défilait, matinée studieuse, les enfants à l’école, maman au boulot, déjeuner à l’heure espagnole, récré tout l’aprèm, en balade ou à jouer sur le quai avec les copains d'Amjad.
On était en plus trop bien placés, sur le quai d'honneur, au pied de la vieille ville!
Un petit rythme s’installait. J’allais tous les jours à la capitainerie pour payer la nuit passée, en me disant qu’on allait certainement partir aujourd’hui ou demain. Et le soir, on buvait des coups avec Nico, Julie, Nasser, Guillaume et Coline, nos copains de L’Oiseau. Et on ne partait pas le lendemain..
Cela faisait 4 jours, on avait l’impression que cela faisait bien plus longtemps.
Et puis toc, l’autorisation est tombée, Festina Lente allait pouvoir déballer ses structures sur le quai d'honneur et enchanter les spectateurs de leurs innombrables numéros. Un petit point météo nous confirma qu’il fallait rester. Hop, on est bien, ici !
On est donc resté 10 jours en tout, et cela nous a fait un bien fou de pouvoir s’arrêter quelques temps après cette course des Baléares.
Du coup, Momo en a profité pour faire du chantier : une trappe moteur pour y avoir accès plus facilement depuis le cockpit.
Moi j’en ai profité pour tra-vail-ler. Car, j'étais ambitieuse au départ... pas facile au milieu de ce tourbillon-navigation-école-intendance de trouver quelques heures pour être concentrée sur de la rédaction de procédures....
On a aussi été bien tentés de créer un petit numéro de cabaret pour Festina Lente (cliquer sur l'image pour voir la vidéo):
On aurait aimé ne plus partir. La devise "Festina Lente" nous seyait bien. Ainsi que l'esprit de leur voyage... Mais on retrouvera L'Oiseau, le Jonathan III ainsi qu'Amjad quelque part sur notre route c'est sûr!
Cap sur Gibraltar!