Le Sénégal, là où je suis né
A l’arrivée au CVD [Cercle de Voile de Dakar, le 17 janvier], nous avons mis pied à terre
et j’ai dit : ça y est, je pose le pied dans mon pays natal ! On a retrouvé Penn Gwen, avec Mélisse et Erell, nos copines de bateau depuis les Canaries.
On était au mouillage mais on ne s’est pas baigné parce qu’il y avait les égouts qui se versaient dans la mer, et Aurore a vu un mouton mort flotter dans l’eau. Il y a beaucoup de déchets dans la mer.
Au Sénégal, on a vu plein d’immeubles qui n’étaient pas finis d’être construits. On est allé à la messe. Il y avait des millions de personnes à l’église, ils étaient habillés de toutes les couleurs. La messe était longue mais la chorale était très belle. C’était pour les enfants et pendant le sermon il fallait dire les dix commandements.
Après, on a rencontré Clotilde et Lola. Leur papa a aussi un bateau comme celui de Papé, tout en bois, à Marseille. C’était bien, elles avaient des Tom-Tom et Nana et on a pris un grand bain chez elles.
On est retourné aussi voir notre ancienne maison où il y a maintenant le gardien Konaté parce que personne n’habite dedans. Je n’avais pas de souvenir de cette maison. Juste à côté, il y avait les copines d’Aurore, les jumelles Aïssatou et Khadija, et même leur grand frère Alpha et leur grande sœur Fatou. Ils étaient très surpris et contents de nous revoir. On a aussi revu Ma (Marie-Hélène) et sa maman, Prudence. Avant, Prudence était la nounou d’Aurore. Quand ils sont venus sur notre bateau, Ma a vomi et Prudence avait le mal de mer, alors qu’on était au mouillage du CVD. On avait prévu de naviguer, mais heureusement, on ne l’a pas fait !
Un week-end, Pierre et Ayesha nous ont invités chez eux à Popenguine. Sur la route pour aller chez eux, on a vu des baobabs. C’est l’arbre préféré de maman, un arbre avec presque pas de feuilles, géant, et son fruit, le pain de singe donne le jus de bouille. Miam ! Chez eux, c’était joli, il y avait une grande piscine qui n’était pas froide, et ils avaient un petit bébé qui s’appelle Emile. D’ailleurs c’est le seul qui n’a pas vomi pendant la traversée vers le Cap-Vert. Ils ont aussi deux chiens qui s’appellent Ziggy et Marley. En allant se promener vers la Somone, on a vu des ânes, et des grands singes sauvages qui courraient très vite.
Papa et Maman nous ont mis à l’école des Pères Maristes, Marc Perrot, qui était à côté du CVD. Tous les matins, on se levait à 6h30 et on s’habillait très chaudement pour y aller en annexe. A l’école le niveau était plus haut, mais c’était facile. J’ai appris de nouvelles choses, comme les divisions. Celui qui était à côté de moi, il voulait jouer pendant les contrôles. Au bout de deux jours, je me suis fait une copine qui s’appelait Chloé. Elle habitait juste à côté du CVD, du coup je pouvais aller souvent chez elle. On est allé ensemble au Cercle de l’Etrier avec les chevaux. D’ailleurs, à côté, il y avait un sculpteur qui s’appelait Amadou qui faisait de belles sculptures comme des poissons, des ferrys, des chats etc… Luka du bateau Didjeridoo travaillait avec lui. Il nous a fait une belle planche à pain.
Papa disait que mon maître était bizarre parce que juste après les cours de religion, il disait que la religion a été inventée par les hommes, que Dieu était pas là et que la Terre s’est faite toute seule. Mais quand les sœurs sont parties à Rome, c’est lui qui nous faisait le cours de religion. Il disait : chacun prie pour son Dieu, et on croisait les bras et on faisait une prière.
Après l’école, j’allais acheter le goûter à quatre heures et demi, c’était du choco-pain avec des pommes. Et chaque soir c’est moi qui allais chercher le pain pour le lendemain matin. Au Sénégal nous avons le droit de baisser le prix, pour le taxi ou pour autre chose. Mais pour les toubabs, c’est toujours plus cher. Les toubabs, c’est nous les blancs. Et d’ailleurs pour les pommes, il a monté le prix, au début c’était 150FCFA et après c’était 200 et j’arrivais pas à négocier pour avoir 4 pommes pour 600FCFA.
Un jour, nous sommes allés chercher le dîner au marché. C’était des fatayas. La marchande m’a dit : - demain, tu reviens, je te donne la recette. Trois jours plus tard, j’y vais, la marchande était impressionnée puis elle me donne la recette, mais j’ai encore jamais fait de fataya.
Avec nos deux équipiers, Quentin et Thibaut, nous sommes allés au zoo; nous avons vu des singes qui dansaient dès qu’on leur demandait, six lions, quatre crocodiles, un chameau, deux biches, un tigre, un animal à grandes oreilles etc… (il ne faut pas nommer l’animal à grande oreilles sur le bateau).
Maman est rentrée d’Egypte, du coup on a raté un jour d’école. Cinq-six jours après on est partis pour le Cap-Vert avec Pierre, Ayesha et Emile [le 23 février 2017].
Bon voyage et au revoir mon pays !
